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Albert Dupontel, envers et contre tous

Sur bien des aspects, on peut considérer la filmographie d’Albert Dupontel en tant que réalisateur (voire même en tant qu’acteur au sens large) comme étant à la fois une véritable anomalie depuis désormais plus de 20 ans mais également comme une des plus belles réussites du cinéma français contemporain. Et à vrai dire, c’est même tout ce qui donne à cet ensemble sa plus belle singularité.

Car Albert Dupontel, malgré les moult récompenses qu’il a pu acquérir au sein de sa prolifique carrière, est loin d’être un réalisateur comme on peut en trouver des centaines d’autres en France. Il a ce petit quelque chose, ce petit grain de folie supplémentaire qui lui permet de propulser ses films vers des sommets toujours insoupçonnés, même au bout de maintenant 7 films et le tout en bénéficiant du soutien (quasi) inconditionnel des instances les plus prestigieuses qu’abrite le cinéma français. L’aubaine parfaite, voire même le braquage parfait, pour un réalisateur pourtant profondément anti-capitaliste dans ses idées et dont les œuvres revêtent les mêmes idéaux politiques à outrance mais qui pourtant, film après film, continuent de tout rafler sur leur passage.

Mais pourquoi le style « Dupontel » fonctionne autant sans faillir depuis toutes ces années ?

LA FRANCE D’EN-DESSOUS

S’il faut bien admettre une chose évidente, c’est qu’Albert Dupontel n’aura jamais caché ses ambitions politiques dans l’ensemble de son œuvre et ce, depuis ses tous débuts. Déjà dans ses premiers sketchs comiques, avant même de se lancer dans son grand rêve qu’était le cinéma, on sent que le futur réalisateur aborde l’humour de manière nettement plus grinçante que d’autres comparses de son époque. Avec des personnages aussi loufoques que fascinants, qu’il interprète sans jamais tomber dans le piège de la caricature hautaine, on sent déjà une véritable tendresse de la part d’Albert Dupontel envers cette part de la France laissée sur le bas-côté, qui ne sert qu’à divertir les classes les plus élevées au journal de 13h avant de retomber dans l’anonymat le plus total.

Ces personnages atypiques, Dupontel décide de les matérialiser par le biais de Bernie (1996), qui sera le sujet central de son premier long-métrage éponyme, qu’il produira non sans difficulté à cause de son caractère ultra noir et violent. Inutile de dire que lorsqu’il sort en salles, Bernie casse la porte d’entrée du cinéma français tel un electro-choc cynique au possible et barré au dernier degré, pavant la voie à la future vague française qui suivra très vite avec des noms comme Jan Kounen ou Gaspar Noé, qui vont eux aussi dynamiter ce cinéma de la plus punk des manières.

Car s’il y a bien un mot pour résumer ce qu’est le cinéma d’Albert Dupontel au fond, c’est « punk ». Et même si le mot, plus proche de la culture musicale et anarchiste, peut désormais paraître galvaudé, surtout dans l’univers cinématographique où sa définition reste encore très floue, la charge politique et médiatique déjà très présente dans Bernie, mais qui suivra ses futurs projets (jusqu’à son dernier film en date Adieu les Cons (2020)), ne laisse que peu de doutes quant aux intentions de ce jeune réalisateur alors, qui n’avait rien à perdre et tout à gagner avec son univers barré et ses idées tordues. N’ayant pas eu le luxe de faire une école de cinéma, préférant d’abord s’orienter vers la médecine presque par dépit puis dans le théâtre de manière un peu hasardeuse, aucune règle de réalisation ne semble pouvoir arrêter l’imagination visuelle de Dupontel, qui convoque à outrance les fascinations cinéphiles qui l’ont fait grandir, de Jean-Pierre Jeunet (avec son usage à outrance du grand angle) jusqu’à Buster Keaton (pour le côté plastique et comique) en passant par les Monty Python et plus précisément Terry Gilliam et Terry Jones, qui marqueront à leur manière sa filmographie plus tard.

Rien d’acquis et tout à construire donc, ce que le jeune réalisateur fera avec joie, ne reculant devant rien tant chaque plan conçu pour Bernie déborde d’idées de cadre et de rage sur la société de l’époque ou encore sur l’importance de plus en plus forte des médias. Et si cette surcharge d’imagination est peut-être ce qui le plombe le plus, tout comme pour son second long-métrage Le Créateur (1999), on est néanmoins devant une démarche jusqu’au-boutiste qui épouse à 300 % le propos qu’il revendique, à savoir parler d’une France invisibilisée mais tout autant, voire encore plus féroce (humainement comme artistiquement) que celles et ceux qui les dominent.

Ce second long-métrage d’ailleurs, doté d’un budget doublé, semblera au passage être l’opportunité rêvée pour le réalisateur afin d’attaquer de plein fouet la déshumanisation progressive du milieu artistique, en l’occurrence ici du théâtre. On y suit alors le parcours meurtrier de Darius, un auteur de pièces ayant oublié d’écrire son second spectacle et devant faire face à l’angoisse de la page blanche tandis que la date limite approche bien trop à grands pas. Difficile de ne pas y voir là une mise en abyme personnelle de son auteur-réalisateur, qui décide pour l’occasion d’aller plus loin dans ses influences, plus loin dans ses recherches visuelles, plus loin dans sa noirceur… Trop loin même ? Au vu de l’échec cuisant que connaîtra le film à sa sortie, on peut aisément en déduire que oui, tant ce second long-métrage semble être un recueil des pensées les plus sombres de son créateur, pour le meilleur comme pour le pire. Peut-être moins enragé politiquement dans la forme, mais néanmoins plus triste et personnel sur le fond, et c’est ce qui va définitivement plomber le film, qui reste encore aujourd’hui son opus le plus sombre et méconnu.

Rien de bien gravissime néanmoins, tout du moins pas sur le long-terme puisque déjà ici, presque à la manière d’un metteur en scène théâtral, Albert Dupontel va commencer à former sa petite « troupe » rapprochée, composée de visages qui le suivront durant toute sa carrière à venir, pour des rôles plus ou moins majeurs d’un film à l’autre. Philippe Uchan, Nicolas Marié, Claude Perron, Hélène Vincent, Michel Vuillermoz… Une bien belle liste de « seconds couteaux » aux visages marquants du cinéma français et qui contribueront également à donner un corps à l’œuvre globale de son réalisateur et à laquelle s’ajouteront ensuite les mythiques Terry Gilliam et Terry Jones qui, en grands fans de Bernie, apparaîtront ensuite dans chacun de ses films par le biais de petits caméos toujours bien trouvés, Philippe Dusquesne ou encore Bouli Lanners, lui aussi acteur/réalisateur aux idéaux plus que punk.

Le Créateur (1999)

L’ANARCHIE SPECTACULAIRE

Néanmoins, sur le court-terme, Le Créateur va un temps sceller la carrière filmique d’Albert Dupontel, lui-même grandement échaudé et déprimé par l’expérience, et celui-ci va plutôt préférer se perfectionner et apprendre en tournant pour les autres, et notamment chez ses amis et influences. Ancien soldat chez Jean-Pierre Jeunet dans Un Long Dimanche de Fiançailles (2004), policier chez Nicolas Boukhrief dans Le Convoyeur (2003), célibataire/assassin malgré lui chez Gaspar Noé dans Irréversible (2002)… Un enchaînement artistique impressionnant et qui, à la manière d’un Vincent Cassel à la même période, semble porté d’une vraie envie de participer à des projets ambitieux ou tout du moins osés, dans une France qui bénéficiait encore à cette époque du soutien considérable de Canal+ pour proposer et matérialiser des propositions aussi singulières.

Mais Albert Dupontel ne perd pas de vue son souhait de revenir devant et derrière la caméra, et ses expériences chez les autres semblent l’avoir convaincu de deux choses : Premièrement, qu’il est toujours possible de faire preuve d’ambition et de déviance au sein du cinéma français et deuxièmement, que si ses films fonctionnent si bien, c’est en grande partie grâce à sa présence en tête d’affiche et son énorme potentiel comique. De ces deux réflexions va naître son troisième film, sûrement son plus barré à ce jour, Enfermés Dehors (2006). Et alors que l’on aurait pu croire que l’échec du Créateur allait stopper ses ambitions les plus foutraques et engagées, c’est même tout l’inverse qui s’est produit, tout du moins d’une manière plus détournée.

Si Dupontel délaisse la personnalité créative de Darius pour revenir à un individu nettement plus siphonné du bocal comme Bernie, il ne s’agit là que d’une façade et d’un prétexte pour pouvoir réaliser une fable sociale en plein milieu urbain délabré et recouvert de publicités, le tout dopé à un esprit Tex Avery assumé et à une soif d’expérimentation qui nous use jusqu’à la corde. Plus engagé politiquement que jamais, non sans un humour noir toujours au cordeau, on est ici en face d’une œuvre aussi inspirée qu’énervée et qui prend pour cible le privilège de l’uniforme policier et des pouvoirs qu’il conjure.

Mieux encore, en faisant de son héros un SDF totalement inconscient et d’une naïveté sans précédent, comme une sorte de Charlie Chaplin sous crack et finalement pas si éloigné des films de Kervern/Délépine, Albert Dupontel cherche à donner le pouvoir, une fois encore, à une France laissée pour compte, mais où l’instinct de survie devient comme un jeu dans une ville peuplée d’être corrompus et voyous, et où tout ce qui la recouvre n’est que fantasmes photoshoppés ou promesses commerciales futiles.

Mais en plus de ce point de vue politique acerbe et de ses expérimentations visuelles plus hardcores que jamais, grandement aidé par la photographie de Benoît Debie, c’est à partir de ce film que le réalisateur va commencer à infuser dans son œuvre de plus en plus d’éléments propres au mélodrame, et en tout premier lieu ces instants de « pause » dans le récit, où plus rien ne compte si ce n’est une admiration candide, voire même enfantine, de ce qui se déroule devant nos yeux. Ici par le biais de séquences comme celles où le personnage de Claude Perron nommée Marie, une ancienne actrice pornographique devenue vendeuse dans un sex-shop et love-interest de notre héros principal, endort son enfant à distance, tantôt par des lumières illuminant tout Paris, tantôt dans une scène proche du cirque où sont utilisés les panneaux de la rue où son enfant est retenu prisonnier par ses grands parents, jugeant que son mode de vie n’est pas viable pour un enfant.

C’est alors que la démarche punk entreprise par Albert Dupontel depuis ses débuts prend un tournant non pas à contre-courant de ses principes, au contraire, mais plus déjanté et surtout plus émotionnel. Car ces petits instants poétiques sont ce qui vont donner à son cinéma un cœur et une singularité donnant toute sa force à son propos ainsi qu’une plus grande accessibilité pour le grand public, malgré l’outrance de sa mise en scène. Une accessibilité qui, presque inconsciemment, lui permettra également de se livrer davantage au fil de sa carrière, conservant comme étendard sa posture de paria de l’industrie française, évoluant dans un cinéma toujours plus commercial et à portée « apolitique », à l’instar du plan final de son film à l’esthétique proche du conte face à une réalité néanmoins sombre mais qui ne semble pas atteindre nos protagonistes tant que leur candeur et leur amour, eux, sont toujours là pour les protéger.

Sauf que l’amour peut parfois n’être qu’à sens unique, ce qui sera le sujet de son film suivant, Le Vilain (2009). Souvent considéré comme son opus le plus faible, il parvient toutefois à se distinguer une fois encore dans sa filmographie par sa volonté d’ajouter à sa formule de manière encore plus radicale le drame familial avec, à nouveau, le cartoon à la Tom & Jerry, où tous les coups bas sont permis. Mais cette fois, ce n’est plus seulement à Dupontel que revient la responsabilité de revêtir seul cette France toujours autant en décalage, puisqu’il offre également à Catherine Frot un rôle qui lui est inhabituel mais dont la bienveillance, tout du moins en apparence, ne manque pas de mordant.

Un film peut-être plus introspectif qu’à l’accoutumée mais à l’humour toujours féroce et toujours en compagnie d’habitués comme Philippe Dusquesne en électricien, Nicolas Marié en médecin alcoolique et Bouli Lanners en vendeur immobiliers aux airs de mafieux. Bref, un véritable terrain de jeu pour son réalisateur, qui décide de créer un film plus sage visuellement que Enfermés Dehors mais dans la même continuité de dynamisme et d’expérimentation, dans lequel on retrouve ces instants de « poésie » mentionnés plus tôt, notamment lorsqu’il est question de la vie, ou plutôt sa fin, et les derniers combats qui nous semblent légitimes avant de passer l’arme à gauche.

Le Vilain (2009)

VIVRE LIBRE OU MOURIR

Parce qu’il y a quelque chose, un élément pourtant crucial à la filmographie d’Albert Dupontel que nous n’avons pas encore mentionné et qui est essentiel pour la comprendre complètement : C’est l’inéluctabilité de la mort qui poursuit tous nos personnages centraux.

Que cela soit pour des motifs de misère sociale, ou bien à cause d’une course-poursuite avec des assaillants qui ne lui veulent pas du bien, la mort est une menace qui apparaît toujours au dessus de la tête des protagonistes. Si certains, comme Maniette dans Le Vilain, parviennent à y échapper par un heureux coup du hasard, on sait que cela ne sera que temporaire et qu’une fois que sa destinée sera tracée, son tour viendra et elle-même semble déjà s’y être préparée. Cette face plus sombre du Vilain, que l’on avait déjà par petites touches dans Enfermés Dehors par delà sa gratuité cartoonesque, va prendre une ampleur nettement plus forte dans les derniers films du réalisateur, qui seront aussi ceux où le style Dupontel semble être le plus abouti.

9 Mois Ferme (2013) et Au-Revoir Là Haut (2017), et dans une autre mesure Adieu les Cons, semblent ne pas avoir grand-chose en commun, c’est le moins que l’on puisse dire. Si le premier suit finalement une base somme-toute « classique » du cinéma d’Albert Dupontel avec son histoire comico-dramatique grinçante (ici, une avocate qui découvre être enceinte d’un criminel), le second est un film aux moyens ambitieux, adapté d’un roman à succès, une première pour le réalisateur, le tout dans un cadre historique trouble (l’entre-deux guerres).

Pourtant, les deux se répondent d’une certaine manière, et notamment sur un élément majeur : le terme « protagoniste de l’histoire » est désormais à mettre au pluriel. L’esprit de duo instauré par Le Vilain semble avoir conquis Albert Dupontel, qui va désormais ne travailler que par binômes en tête d’affiche, et non plus un seul personnage solitaire en croisade contre tout un système. Au contraire, cette alliance de personnages, souvent d’horizons différents et aux buts différents, vont user de leur complicité naissante pour s’infiltrer dans ce système sclérosé et détruire ses rouages de l’intérieur, mais toujours dans une sorte d’euphorie qui leur permet de surpasser leurs conditions originelles.

C’est par exemple le cas pour les soldats Maillard et Péricourt, les deux personnages de Au Revoir LàHaut, dont l’origine sociale est bien différente mais qui, par un concours de circonstance hasardeux (autre constance de ces derniers films) vont devenir des marginaux le temps de quelques jours, le temps de détraquer le système qui les a menés jusqu’ici. Un cheminement à peu de choses près similaire pour la juge sévère Ariane, l’héroïne de 9 Mois Ferme, qui s’allie avec un assassin soi-disant barbare pour l’innocenter face à ce qu’il clame n’être qu’une erreur judiciaire et médiatique. De ces deux trajectoires se retrouve le même désir de se rebeller contre le système qui nous a construit et ce, par simple instinct de survie, au risque de sinon devoir malgré soi rentrer dans le moule et accepter la réalité qui se profile à nous, bien souvent triste et morbide. Mais dans le cinéma d’Albert Dupontel, c’est justement de la marge que l’on échappe à cette réalité et dans une certaine mesure, à la mort, tout du moins celle qui est triste.

Et il faut croire que cette volonté de chaos dans l’ordre se retrouve dans les ambitions artistiques dont Dupontel fait preuve, en réussissant à presque « pervertir » à chaque fois des acteurs et actrices appartenant souvent à un cinéma plus « noble » (comme Sandrine Kiberlain, Nahuel Perez Biscayart et maintenant Virginie Efira). Sauf que mélangés à l’univers typique de Dupontel et de ses « seconds couteaux » fétiches, quelque chose se débloque, leur permettant de jouer à contre-courant, ou tout du moins d’utiliser leur talent pour une œuvre moins habituelle. Et à en juger l’accueil réservé à ces deux derniers films, publics comme professionnels, cette recette semble être toute trouvée et marque une dernière étape dans l’évolution créatrice de Albert Dupontel, qui dispose désormais de la stature suffisante afin de pouvoir embrigader un peu qui il veut dans son univers.

Mais n’allons pas croire pour autant que son cinéma s’assagit pour autant, ou alors perd de sa hargne, c’est même tout l’inverse. Plus libre de ses mouvements depuis l’arrivée du cinéma numérique et désormais muni d’un bagage technique et humain conséquent, le réalisateur multiplie les plans-séquences virtuoses, l’usage de fonds verts jusqu’à plus soif ou les cadrages dépassant tout ce que l’on peut voir dans notre cinéma français actuel et affirmant son envie de proposer quelque chose « d’autre ». Et par cette ultra-créativité, il renforce aussi sa rigueur narrative, dégageant ses scénarios de la moindre trace de gras afin d’aller à l’essentiel de son propos qui, s’il est devenu plus posé, n’en reste pas moins toujours aussi critique sur le monde vers lequel nous nous dirigeons, comme si la question de la mort prenait une ampleur plus grande que l’échelle d’un seul individu.

Au Revoir Là-Haut (2017)

Que dire donc sur le Albert Dupontel de 2020 ? Qu’il n’est finalement que la somme de toutes ses expériences passées et surtout le fruit d’une progression artistique pensée, réfléchie et cohérente. Il est même difficile de distinguer un film au dessus de tous les autres, tant chacun entre dans une logique d’auteur imparable mais dans le même temps, chacun arrive à renouveler son propos et sa forme, conjointement avec le mantra de son auteur à l’instant T de sa conception. De ce fait, on peut presque dire de manière assez cocasse que chacun des films de Albert Dupontel est le plus personnel de son auteur tant aucun ne tombe dans des travers plus accessibles ou moins marqués par sa patte, même lorsqu’il réinvestit une œuvre déjà écrite.

Un film d’Albert Dupontel se reconnaît entre mille, pourtant on regrouper chacun de ses films en duos, formant comme des chapitres essentiels à sa carrière. Bernie et Le Créateur marquent ainsi les débuts punks et enragés, Enfermés Dehors et Le Vilain un tournant plus réfléchi et surtout plus expérimental et enfin, 9 Mois Ferme et Au Revoir Là-Haut forment une consécration personnelle comme artistique, une synthèse parfaite de ces deux chapitres passés. Une consécration qui coïncidera également avec une vraie distinction de la part de l’industrie, puisque 9 Mois Ferme et Au Revoir Là-Haut, encore eux, obtiendront respectivement deux et cinq récompenses aux Césars.

En cela, il faut bien admettre que le style « Dupontel » a su au fil du temps toujours se transformer, à s’ouvrir davantage au monde qui l’entoure mais sans pour autant perdre de vue les idéaux de ses débuts. Et c’est cette fine frontière entre drame traditionnel et brûlot anarchiste qui permet à ses projets d’autant remporter les faveurs de l’industrie, puisque l’un comme l’autre parviennent à s’unir sous une seule bannière : celle de la poésie et du besoin de saisir l’instant présent pour s’en échapper et vivre comme on le mérite vraiment.

Par Tanguy Renault

Mon mantra : Si le film ne s'appelle pas "Grave", c'est automatiquement moins bien.

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